La psychologie de l'argent, dites-vous ?
(ou pourquoi j'ai mis 15 ans à comprendre que je me sabotais)
Salut toi !
Cette semaine, je voulais partager avec toi une révélation qui m'a fait l'effet d'une claque : l'argent n'est pas une question de maths, c'est une question de psychologie.
Ça a l'air évident dit comme ça, non ? Et pourtant...
Pendant 15 ans à la tête de madmoiZelle, j'ai géré l'argent comme une équation mathématique : Revenus - Dépenses = Résultat
À aucun moment, je ne me suis demandé POURQUOI je prenais certaines décisions financières (enfin, si, je me demandais "pourquoi", mais ça n’était pas le "bon" pourquoi)
Exemple concret : pendant 7 ans, je ne me suis pas versé de salaire. SEPT ANS. Sur le papier, c'était complètement irrationnel. La boîte générait du chiffre d'affaires, j’aurais pu me payer. Mais dans ma tête, c'était parfaitement logique. Voire même : ça m’arrangeait grandement.
Pourquoi ? Parce que la psychologie de l'argent, c'est comme un iceberg :
10% visible : nos décisions financières
90% invisible : nos croyances, nos peurs, notre histoire familiale
Dans mon cas, cette décision de ne pas me payer venait de plusieurs couches psychologiques :
La voix de mon père qui répétait "les patrons sont des salauds"
Ma croyance que l'argent n'est "propre" que si on souffre pour le gagner
Ma peur viscérale de manquer (mais on aura l’occasion d’en reparler)
Tu vois l’idée ?
Morgan Housel, dans son livre "La psychologie de l’argent" [lien affilié], explique un truc fascinant : on pense tous être rationnels avec l'argent, mais en réalité, on prend nos décisions financières avec la partie émotionnelle de notre cerveau.
C'est exactement ce que je vois dans mon podcast. J'ai interviewé des gens qui gagnent des centaines de milliers d’euros par an et qui vivent dans la peur de finir à la rue. Des personnes qui ont hérité et qui se sentent coupables de chaque euro dépensé. Des entrepreneurs brillants qui n'osent pas facturer leur vraie valeur.
Aucune de ces situations n'est "rationnelle". Mais elles ont toutes un sens quand tu creuses l'histoire personnelle.
Et voici quelques leçons de Morgan Housel qui m'ont marqué.
Les secrets de la psychologie de l'argent
La queue qui remue le chien — Morgan Housel explique que 99% du temps, on justifie nos décisions financières APRÈS les avoir prises. On se raconte une belle histoire qui tient la route... mais la vraie raison est souvent émotionnelle.
Tiens, ça me fait penser à mon histoire avec madmoiZelle. Je me disais "Je ne me paie pas pour réinvestir dans la boîte". Belle histoire, non ? La vérité ? J'avais la trouille de me considérer comme un "patron", cette figure que mon père détestait tant.
L'erreur du rétroviseur — On a tendance à penser que le passé nous donne une carte précise du futur. Spoiler : pas du tout ! C'est comme si tu conduisais en ne regardant que dans le rétro.
Perso, j'ai mis des années à comprendre que mon histoire familiale avec l'argent n'était pas une prophétie. Ce n'est pas parce que mes parents (et mes grands-parents) (et mes arrière grands-parents) avaient peur de manquer que je devais reproduire ce schéma.
Le paradoxe du "assez" — C'est mon préféré (et le plus dur à appliquer) : savoir dire "j'en ai assez". Pas "assez" selon les standards de la société, mais selon TES standards.
Aujourd'hui, l’audience de mes contenus a une portée moindre qu'à l'époque de madmoiZelle. Mais tu sais quoi ? Je dors mieux. Beaucoup mieux. Parce que j'ai enfin défini MON "assez" (et en plus, je gagne plus d’argent haha)
La marge d'erreur, ta meilleure amie — Morgan insiste sur un truc crucial : prévoir de l'espace pour se planter. Pas très sexy, mais vital.
Je repense à 2008, quand la crise a frappé. J'avais zéro marge de manœuvre. Résultat ? Des nuits blanches à flipper pour la survie de la boîte. Aujourd'hui, j’ai moins de charges pour ma boîte, donc plus de flexibilité dans mes projets.
Le prix de l'admission — Tout a un prix. Pas seulement en euros, mais en stress, en temps, en énergie. La vraie question n'est pas "Combien ça coûte ?" mais "Suis-je prêt à payer ce prix ?"
Je pourrais gagner beaucoup plus d’argent aujourd’hui. Je le sais. Mais à quel prix ? Ma santé mentale ? Mon temps libre ? Parfois, le meilleur investissement c'est de dire non à plus d'argent.
La magie de l'ennui — Morgan Housel explique que les meilleures stratégies financières sont souvent les plus barbantes. Pas de coups d'éclat, pas d'histoire extraordinaire à raconter en soirée.
Je te vois venir : "Mais Fab, ça manque d’adrénaline, tout ça !" En effet. Mais tu sais quoi ? Après des années de montagnes russes émotionnelles avec l'argent, j’ai opté pour des placements sécures, gérés par une boîte extérieure,
Le paradoxe du contrôle — Plus tu essaies de tout contrôler, moins tu as de contrôle. L'argent, c'est comme le sable : plus tu serres le poing, plus il s'échappe.
C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à créer Histoire d'Argent : comprendre que je n'étais pas le seul à vivre ce paradoxe. Que des milliers (des millions) de personnes vivaient les mêmes angoisses, les mêmes contradictions.
La leçon ultime : l'argent est un mur blanc — Un mur sur lequel on projette nos croyances, nos peurs, nos espoirs. Le vrai travail n'est pas de gagner plus, mais de comprendre pourquoi on fait ce qu'on fait avec ce qu'on a déjà.
C'est ce que j'essaie de transmettre dans mes accompagnements : avant de parler stratégie financière, parlons de TOI. De ton histoire. De tes "bugs". De tes rêves aussi.
Parce qu’à mon sens, la plus grande richesse, c'est peut-être ça : comprendre que l'argent n'est qu'un outil pour vivre la vie que TU veux vivre. Pas celle que les autres attendent de toi.
Et toi, quelle est ta plus grande révélation sur ta relation à l'argent ? Raconte-moi tout en répondant aux commentaires !
À la semaine prochaine,
FabFlo
PS : Si cette newsletter t'a parlé, partage-le avec quelqu'un qui en a besoin. On est toutes et tous un peu paumé·es avec l'argent, mais c'est en en parlant qu'on avance !
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